Alter, Anjou Loire Territoire
Lasse

Inauguration de la Salamandre, un site aux projets multiples et vertueux

A côté de l’Usine de Valorisation Energétique, 4,5 hectares de serres maraichères sont en cours d’édification et une station GNV va prochainement entrer en phase de construction. L’ensemble forme un projet vertueux sur l’Anjou Actiparc de la Salamandre. Les élus locaux se sont réunis en nombre ce vendredi 17 septembre, pour inaugurer officiellement la ZAC. Le projet Ecocir (comme « économie circulaire »), qui se concrétise est un projet vertueux à plusieurs titres.

Après une présentation de la future station GNV « Bvér » et des Serres de la Salamandre, les 8 élus ont tour à tour pris la parole pour saluer le caractère innovant et exemplaire du projet tant en matière environnemental, qu’économique et sociétal. C'est le Président de Baugeois-Vallée, Philippe Chalopin,  qui s'est prêté le premier à l’exercice de prise de parole, suivi d’Adrien Denis, maire de Noyant-Villages, puis Roch Brancour, vice-président du Conseil régional, suivi de Florence Dabin, présidente du Conseil départemental, puis des sénateurs Joël Bigot et Emmanuel Capus et de la députée Anne-Laure Blin, avant que la nouvelle sous-préfète de Saumur Marie-Pervenche Plaza termine les allocutions.
 

Retour sur la genèse de ce projet inédit à l’échelle régionale

L’Unité de valorisation énergétique (UVE) de déchets « La Salamandre », réalisée par le Sivert, s’implante à Lasse en 2000. Rapidement, une réflexion est menée sur l’utilisation de l’énergie produite par cette usine, 60 GWh d’énergie par an, ce qui équivaut à la moitié de la production totale d’énergie de Baugeois-Vallée. Le cabinet Incub’Ethic est missionné en  2016 pour réaliser une étude qui vient confirmer le fort potentiel de l’utilisation de la chaleur fatale produite par l’UVE.

L’aménagement de la ZAC est officiel en 2008. Des mesures fortes y ont été prises pour « Eviter, Réduire, Compenser » les impacts directs de son aménagement. : Reconstitution d’une zone humide en son sein, plantation de 1,5 km de haies, acquisition de 5 ha de bois et 5 ha d’espaces agricoles qui seront valorisés, absence d’éclairage public, maintien des corridors écologiques. Ces mesures sont concrétisées par la mise en place d’un plan de gestion avec des mesures concrètes pour le maintien de la biodiversité.

En 2017, la toute nouvelle Communauté de communes Baugeois-Vallée (CCBV) relance le projet avec la création d’un comité de pilotage. A partir de là les choses s’accélèrent. Trois maraîchers serristes de la région nantaise, producteurs de tomates et de concombres, s’engagent formellement. Leurs serres occuperont près de huit hectares (en deux tranches) de la Zac de La Salamandre.

En 2019, le projet prend encore une autre dimension. L’UVE fonctionne près de 8 000 heures par an. Toutefois, durant les périodes d’arrêt, il faut continuer à fournir de la chaleur pour les serres. La solution choisie est le raccordement au réseau de gaz naturel, grâce à un partenariat avec le Syndicat intercommunal d’énergies du Maine-et-Loire (SIEML).

Après trois ans de démarches administratives et de nombreux obstacles surmontés, le projet Ecocir est aujourd’hui sur le point d’aboutir.


Valoriser l’énergie produite par l’UVE

L’UVE produit aujourd’hui de l’énergie sous forme de vapeur qui est ensuite valorisée électriquement via un turbo-alternateur. Cependant, ce processus à l’air libre dissipe d’importantes quantités de chaleur basse température. Le SIVERT s’est mobilisé et a engagé des travaux afin de mettre en place un hydro condenseur en cours d’aménagement actuellement sur le site de l’unité.

Il était toutefois nécessaire pour les serres de prévoir une énergie de secours en cas d’arrêt de l’UVE. Un raccordement de la ZAC au réseau gaz jusqu’à Baugé-en-Anjou, s’est déroulé de septembre 2020 à avril 2021.

Profiter de l’extension du réseau gaz pour créer une unité de méthanisation

Depuis plusieurs années, une vingtaine d’exploitants agricoles du Noyantais menaient une réflexion sur la création d’une unité de méthanisation. L’extension du réseau de gaz à Lasse permet d’une part de concrétiser et d’autre part de réaliser ce projet à court terme. Les agriculteurs ont créé une société « Noyant Bio Energie » pour porter l’unité de méthanisation.


Les serres de la Salamandre

Un impressionnant bloc de 41 000 m² de serres en verre, de sept mètres de haut, a été implanté au cours de l’été. Les tomates y seront cultivées hors sol grâce à un système de high tech hydroponique, le plus vertueux possible. À proximité immédiate, un bassin de trois hectares a été creusé. Celui-ci va permettre de stocker les eaux de pluie.  80 % des besoins en eau seront optimisés grâce à la récupération et au recyclage de l’eau.

Soixante emplois sont à pourvoir d’ici le printemps 2022. Pour le recrutement, la CCBV a fait appel à l’Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture (Anefa) qui, en quelques semaines, a reçu plus de 220 candidatures, dont 140 sont issues du territoire de Baugeois-Vallée.

Les premières plantations sont prévues en fin d’année 2021, pour des premières récoltes début 2022. Avec une production de 2 000 à 2 500 tonnes de tomates par an, les serres permettront de renforcer la production française et l’expédition en local voir national.


Une station GNV mise en service avant l’été

En parallèle, le projet de la station GNV avance. Le chantier doit démarrer en novembre pour une mise en service avant l’été prochain. Facilement accessible depuis la RD766, elle sera ouverte 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Principalement destinée aux poids lourds et aux flottes professionnelles, la station pourra également accueillir le grand public.

Équipée de deux pistes, la station pourra avitailler jusqu’à quatre poids lourds par heure.  Déjà, la Communauté de communes a prévu, d’ici trois ans, de passer six de ses bennes à ordures ménagères au GNV. Les entreprises de transport qui circulent à l’échelle régionale sont ciblées pour venir s’avitailler à partir du printemps 2022.